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Chapitre 1/4 : De Delhi à Varanasi...
19/04/09 - 23/04/09
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KHAJURAHO
Lundi 20/04/2009 – Orchha - Khajuraho
13h30...
Khajuraho... Ai-je besoin de préciser qu'il fait une chaleur d'enfer ?... Définitivement,
je ne conseillerai à personne de visiter les plaines de l'Inde en cette saison.
Même les vaches et les buffles cherchent l'ombre sous les rares arbres disséminés
au milieu des champs...
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J'ai
donc quitté Orchha ce matin, après avoir reçu la visite de mon logeur hier
soir.
Réveil matinal donc... - enfin !... - afin de prendre le train de 7h30. Je commence par rejoindre la gare en rickshaw, ce qui a bien entendu donné lieu à un marchandage grotesque. La gare n'est qu'à quelques kilomètres du village mais le prix de 100 Rs réclamé par un jeune rabatteur-profiteur me semble carrément excessif... Je préfère ne pas insister et je m'éloigne de quelques dizaines de mètres. Je n'ai même pas eu le temps de poser mes sacs qu'un rickshaw s'arrête... J'en serai quitte malgré tout pour 50 Rs !... Je suis donc à la gare dès 6h45... Il y a déjà une dizaine de locaux qui patientent sur le quai et au moins 5 employés qui vaquent à leurs occupations. En clair, il est bien difficile de savoir ce qu'ils font !... Lorsque j'en interpelle un pour obtenir un billet, il me répond que cela n'ouvre pas avant une demie heure... Pas de souci... Sauf qu'au cours de cette demie heure, de nombreux autres voyageurs sont arrivés, alors quand le guichet ouvre enfin c'est la ruée !... Et pas question de respecter la queue, c'est plutôt à celui qui jouera le mieux des coudes !... Je finis néanmoins par acheter mon billet sans trop de difficulté... 27 roupies... pour 170 kilomètres environ et 5 heures de voyage !... Il n'y a pas de réservation possible bien évidemment pour ce type de train, et lorsqu'il arrive enfin, de Jhansi, il est déjà plein... Je parviens néanmoins à me frayer un passage dans un wagon, bousculant comme il se doit les Indiens qui se tiennent à la porte et qui refusent tout naturellement de me laisser monter. Je hisse mon sac à dos sur un porte-bagage et je m'installe comme je peux à l'extrémité du wagon avec mes 2 autres sacs... Toutes les places assisses sont bien entendu déjà occupées et la première partie du voyage se fera donc debout... Mais même débout, je ne suis pas tout seul !... |
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Le plus drôle,
c'est que même si nous sommes serrés comme des sardines, des dizaines de
vendeurs et vendeuses parcourent le train d'un bout à l'autre afin de vendre
nourriture et boisson, ce qui n'est d'ailleurs pas pour me déplaire... J'achète
des samosas et une bouteille d'eau. Alors que je propose des samosas à mes
voisins, ils firent de même avec tout ce que eux avaient acheté... J'en arrive
donc à tester quelques spécialités locales, et notamment ces légumes longs
et fins qu'on trempe dans un peu de sel épicé... La plupart des voyageurs ne
feront ainsi que grignoter pendant presque tout le voyage !... Fort
heureusement, le train s'arrêtant partout, de nombreux voyageurs descendent
avant moi et je finirai même le voyage confortablement assis sur une
banquette... en bois...
Comme
d'habitude, l'animation dans le wagon permet à ces 5 heures de passer très
vite... Mais à mesure que le temps passe, la température augmente d'autant...
A l'approche de Khajuraho même le vent qui s'infiltre par les fenêtres est brûlant...
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Parvenu
à destination, selon la coutume, le train est pris d'assaut par les nouveaux
voyageurs qui s'engouffrent dans le wagon à la recherche d'une place assise,
sans attendre que nous en soyons descendu... Je me laisse finalement porté par
la vague et je parviens sur le quai... Comme je suis le seul touriste
occidental, j'ai le droit à l'accueil chaleureux de dizaines de rabatteurs, les
uns pour le rickshaw afin de rejoindre la ville, les autres pour les hôtels...
D'autres d'ailleurs encore, pour les deux !... Comme mon logeur d'Orchha avait
eu la "gentillesse" de me conseiller une adresse, et même de téléphoner
dès hier soir à ses amis, je n'aurai pas besoin de choisir, on est venu me
chercher !...
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Me
voici donc de retour à Khajuraho... Six ans après mon premier passage ici...
Mais si je me souviens avoir pu me promener dans la campagne alentour,
aujourd'hui, il n'en sera pas question !...
Je
profite donc de ces heures chaudes pour rester tranquillement sous le ventilo de
ma chambre, et rédiger ces lignes...
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Je
finirai par sortir vers 17h00... Sur les 200 mètres qui me séparent du centre
du village, je me fais aborder une quinzaine de fois... Par les commerçants qui
tiennent boutique sur la rue, par tous les vélo et auto-rickshaws de la place,
mais aussi par des "jeunes" qui sous prétexte d'échanger quelques
mots en arrivent vite à vous proposer quelques embrouilles !... C'est la fin de
la saison touristique, et on sent que les roupies deviennent difficiles à
gagner... Je me renseigne sur les horaires d'ouverture du site historique : à
priori 6h30... Puis je me dirige vers le tchai-shop local sur la place du
village qui se trouve juste en face des temples. Cela permet d'éviter la
dizaine de revendeurs à la sauvette de cartes postales, cartes routières,
bouquins sur le site et autre statue de Gandhi... Le Kama Sutra est également
à l'honneur en ce lieu, et on trouve facilement quelques bouquins et même des
jeux de cartes représentant les sculptures érotiques qui figurent sur les
temples. Le site n'a pas beaucoup changé... Le nombre de restaurants, de
boutiques de fringues pour touristes occidentaux, de cyber-cafés ou encore de
dhabas est très élevé. Mais aujourd'hui tout est désert !... Je constate néanmoins,
que tout comme à Orchha, un effort conséquent est effectué pour maintenir le
site dans un état de propreté acceptable... A condition de ne pas sortir des
routes touristiques... Sitôt passé la première ruelle, c'est à nouveau un véritable
dépotoir à ciel ouvert... Je suppose que l'on souhaite donner aux touristes
une bonne "image" de l'Inde...
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19h00...
Retour à l'hôtel... Je demande au cuistot de l'hôtel de me préparer une
assiette de fried rice... Du riz avec des légumes frits... Vu l'état de la
minuscule cuisine, il ne serait pas sage de succomber à la tentation de la
cuisine gastronomique en ce lieu...
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Mardi
21/04/2009 – Khajuraho
Je
me lève ce matin avant le soleil... J'en profite également pour réveiller un
de mes logeurs - qui dort devant la porte, dans le hall -, car l'unique porte de
l'hôtel est fermée à clef, afin d'éviter que les touristes ne se sauvent
sans payer, me diront-ils dans la soirée, alors que je leur conseillerai de
laisser la clé sur la porte !... Les temples du groupe ouest sont situés à
quelques centaines de mètres et je m'y rends sans tarder, puisque c'est là le
but de ma sortie du jour. Il n'est pas encore 6h00. Le soleil fait enfin son
apparition... La relative fraîcheur matinale ne vas plus durer. Lorsque
j'arrive aux temples, j'ai la bonne surprise de constater que le site est déjà
ouvert. Je ne serai pas le premier ce matin à parcourir le parc. Une
occidentale me précède à la caisse. Un couple de touristes Indiens se fait également
déposer en rickshaw à l'entrée. Et
c'est partie pour quelques heures de visite... Sur le site, très bien
entretenu, une dizaine de temples semblent surgir d'un passé glorieux. Je
commence par les extérieurs... Même le policier en faction dans un des temples
se met à pleurer... Il ne gagne "que" 2 000 roupies par mois... Sacrés
Indiens !... J'y rencontre également un américain, Yvan, ancien cuistot... On sympathise rapidement... On se reverra plus tard pour déjeuner... |
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8h00...
J'en ai fini avec la visite... Je négocie une sortie rapide pour aller me boire
un petit tchaï sur la place en face... Et j'effectue un troisième tour... Mais
c'est bien parce qu'il n'y a rien d'autre à faire !... Et puis dans le parc,
c'est paisible et on peut s'asseoir dans un coin sans crainte d'être dérangé...
Enfin presque !...
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Je
retrouve le "chef" cuistot américain dans son "sympathique"
hôtel du centre ville... Le thali à 170 roupies a l'air appétissant, mais on
préfère raisonnablement se contenter d'un sandwich... Faudrait pas nous
prendre pour des abrutis... Les prix ici sont le double de ceux d'Orchha... Des
prix pour touristes fortunés, mais les groupes de touristes, notamment des
Italiens, qui débarquèrent quand
je quitterai définitivement le site, préfèrent manger dans leurs hôtels
climatisés... Encore une fois, je les comprends...
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De
retour à mon hôtel, j'ai la désagréable surprise d'apprendre que je dois
encore passer une journée en ces lieux... Le "jeune à tout faire" de
l'hôtel ne m'a pas trouvé de place dans le train Sattna/Varanasi pour demain,
mais seulement pour le 23... Il essaye bien entendu de me vendre au passage une
sortie à la campagne, aux waterfalls afin d'occuper ma journée !... Je décline
son offre... Il me propose également de me trouver un taxi pour Sattna, prétextant
que le 23, ce sera le jour des élections et qu'il n'y aura peut-être pas de
bus... Bien qu'il connaisse quelqu'un susceptible de me faire un bon prix, je décline
à nouveau son invitation !... C'est alors au tour de la bière et de la
drogue... Il comprend néanmoins rapidement qu'il ne fera pas plus d'affaire
avec moi et part retrouver la touriste qui s'adonne à la bronzette dans le
jardin !... Sans commentaire !...
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Je
passe la fin de journée avec les quelques guides locaux qui ont fait du tchaï-shop
de la place leur quartier général... Je paye ma tournée de tchaï et de
cigarettes... Mais s'ils commencent par refuser, je n'aurai pas besoin de trop
insister pour qu'ils finissent par accepter mes offres. Je parviens ainsi à
rompre la glace et on discute jusqu'à la nuit, notamment avec l'un des
responsables du "son et lumière", que je soupçonne néanmoins de n'être
rien de plus qu'un rabatteur... Mais la discussion fut ma foi fort intéressante...
Des mœurs des uns et des autres... Des élections prévues pour le
surlendemain... et même quelques approches "philosophiques" de la
vie... Il est clair qu'en tout Indien sommeille un Gourou !...
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Mercredi 22/04/2009 – Khajuraho
Nouveau
réveil matinal... Encore faudrait-il que je dorme pour parler d'un véritable
"réveil"... Nouvelle nuit agitée donc, à cause de la chaleur étouffante...
Même durant la nuit, en caleçon sous le ventilateur, on ne peut s'empêcher de
transpirer... Il faudrait pouvoir dormir sur les terrasses, du moins à la belle
étoile, mais ce serait alors se donner en pâture aux moustiques et autres
insectes carnivores !...
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La clé est ce matin sur la porte. Je peux sortir de l'hôtel sans réveiller personne... Direction le "vieux" village et les temples de l'est... Je croise en chemin les plus matinaux qui vont aux champs pour faire leur besoin, munis de leurs pots d'eau soigneusement remplis qui leur servira à se nettoyer les fesses !... Bon... Je vais être clair... De part et d'autre de la route, difficile d'échapper au spectacle !... J'en entends certains et certaines qui discutent joyeusement, séparés les uns des autres de quelques dizaines de mètres... Arrivé à proximité du vieux village, sur les abords d'un petit lac, là cela ne fait aucun doute, c'est le public toilet local !... Ils sont une vingtaine à avoir baisser leur pantalon ou dérouler leur dhoti, et le va et vient est incessant !... Autour d'eux, buffles et vaches paissent paisiblement !... Je longe le vieux village, vendu par les guides, comme typique et traditionnel !... Certains réagissent déjà et tentent de m'ouvrir leurs boutiques, car ne nous trompons pas, le vieux village possède également toute la panoplie possible de boutiques à touristes... |
Je rigole intérieurement en écoutant le discours désormais
bien rôdé des vendeurs de pseudo-antiquités... Bien souvent, il ne s'agit que
d'une annexe des boutiques situées dans la ville "moderne"... Savoir
dire "non" est essentiel en Inde, et avec le sourire, cela passe très
bien !...
Les
deux temples situés au nord-est du village sont également entretenus... Un
pseudo-guide m'indique avec un sourire complice la sculpture érotique cachée
parmi les centaines de divinités... Un seul regard me suffit à lui faire
comprendre que je ne serai pas son premier client aujourd'hui... Il n'insiste
pas... De retour au vieux village, je m'arrête quelques secondes afin
d'assister à une bagarre entre quelques chiens errants et une bande de
cochons... Alors que les chiens avaient réussi à se saisir d'un petit, tous
les cochons se sont précipités pour secourir le petit en grognant... Les
chiens lâchèrent prise, filant la queue entre les jambes face à la charge de
ces cochons furieux !... Ces quelques minutes suffirent pour qu'un jeune
m'aborde... Ici, c'est le village... La vie est dure... Ce n'est pas comme à la
ville moderne... Ici les gens sont honnêtes !... Je préfère m'éloigner avant
de verser une larme !... Je n'ai pas fait 3 mètres qu'il me demande une
cigarette... Sacrés Indiens !...
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Retour
en ville pour une courte pause tchaï... Les parasites sont maintenant levés et
réveillés, et quelques "sympathiques" Indiens m'accompagnent le long
du chemin... Bah, c'est la règle du jeu... Je teste ce matin avec succès une
nouvelle technique... A la traditionnelle première ou seconde question qu'ils
me posent, à savoir d'où je viens, je leurs réponds que je viens de Slovénie
!... Et là, l'Indien est alors plutôt déstabilisé !... J'avais pour habitude
de leur dire que je venais de la Lune, mais les Indiens sont très rieurs et
cela n'avait donc pas le résultat escompté !... Avec la Slovénie, pas de
souci !...
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Avant
de retourner dans ma chambre et passer un peu de temps sur l'ordi, - que faire
d'autre aujourd'hui ? - , je passe à la gare de bus, histoire de savoir
exactement à quoi m'attendre pour demain. Journée d'élections, il pourrait y
avoir des soucis... Le bus de 14h00 ne circulera certainement pas, mais il y en
aurait un à 15h00... Arrivé à Sattna 4 heures plus tard, ce qui me permettra
de prendre le train dans lequel mon logeur m'a trouvé une place... moyennant
une sympathique commission !... Départ de Sattna à 20h10, arrivée à Varanasi
à 4h40 le lendemain !!!... On va rire !...
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En
fin de journée, je retourne dans le centre animé du village pour mon
traditionnel tchaï... Je me fais offrir un verre par un marchand qui avait
plusieurs fois vainement essayé de m'attirer dans sa boutique au cours des
journées précédentes... Je finis par obtempérer et le suis donc dans sa
boutique... Il comprend néanmoins qu'il ne fera pas d'affaires avec moi, alors
il en vient à me raconter son histoire : il est "intouchable" et
malgré les interdits sociaux de la société indienne, il a ouvert sa boutique,
ce qui, bien sûr, lui a posé bon nombre de problèmes avec les nombreux commerçants
concurrents du voisinage et même de toute la ville... Mais il garde le moral et
son sourire témoigne d'une réelle énergie... Il m'invite d'ailleurs à
l'accompagner à la Puja qui se déroule chaque soir au temple de Shiva, juste
à côté du Groupe Ouest. Et je comprends vite d'où lui vient cette énergie...
Durant les quelques vingt minutes que dure la cérémonie, on ressent toute
l'importance et la ferveur de ces gens à l'égard de leur religion... ce fut
d'ailleurs ma meilleure expérience de ce séjour à Khajuraho, même si ce
n'est pas fini !...
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Retour
à mon hôtel... Je discute ce soir avec le patron de l'hôtel... Rien à voir
avec tous les sous-fifres qui travaillent pour lui... Là encore, ce sera
l'occasion d'en apprendre encore un peu plus sur les mœurs de cet
"incroyable Inde"...
Ces
rencontres en viennent presque à me faire apprécier ce lieu... S'il n'y avait
cette chaleur...
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Jeudi
23/04/2009 – Khajuraho
J'avais
bien dans l'idée de me lever une nouvelle fois de bonne heure et d'aller
visiter le dernier groupe de temples. Mais je suis finalement resté sous le
ventilo... J'ai déjà beaucoup de retard sur le tri des photos et l'élaboration
du site et je passe la matinée devant mon ordi !... Y'avait longtemps !... Par
ailleurs j'attends des nouvelles de ma réservation de train, étant a priori
toujours sur liste d'attente, et surtout des nouvelles de ce fameux bus. S'il
roule, il devrait passer une première fois ce matin vers 10h00 avant de
rejoindre une autre destination puis revenir ici, avant d'aller sur Sattna.
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Vers
10h30, on toque à ma porte... Les nouvelles sont bonnes... La place dans le
train est désormais validée, wagon 6, place 9... Et j'inscris ces informations
sur mon billet, à la place du "waiting list". Et le bus serait bien
passé ce matin...
Je
remarque également que le jeune "homme à tout faire" de l'hôtel est
aujourd'hui beaucoup plus mielleux avec moi et me donne du "Sir" en
veux-tu, en voilà. Serait-ce le fait de m'avoir vu sympathiser avec son patron
?...
Bref...
Quelque peu rassuré, je me prépare néanmoins à une journée difficile... 4
heures de bus et 8 heures de train dans la foulée, une arrivée prévue à
4h40... Selon une autre de mes habitudes en Inde, je jeûne les jours précédents
les voyages... Cela m'évite tout désordre d'ordre stomacal qui viendrait
rendre ce genre de périple encore plus épicé !... Je finis donc la matinée
sous le ventilo, me contentant de boire autant qu'un chameau entreprenant la
traversée du Sahara.
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A
13h30, je prends la direction de la gare de bus, le "bus stand". Situé
à 2 pas de l'hôtel, j'y vais à pieds et évacue à l'occasion la grande
majorité de l'eau absorbée dans la matinée... 50 mètres de plus et je
m'effondrai sous la chaleur accablante. Je pose enfin mes sacs dans un petit
dhaba, sous le seul ventilateur de la gare, qui ne fait que brasser une torride
chaleur. Là-aussi, y'en a que pour les touristes occidentaux : du PQ, des
cigarettes américaines, du café, des Ice-cream et bien entendu les inévitables
soda... Et pas de tchaï !... Je commande un café et m'adonne à l'un de mes
sports favoris en Inde : l'attente... Et ma foi, l'attente dans une gare, de
train ou de bus, est de toute façon plus sympathique que dans une chambre
glauque... Le bus de 14h00 est bien supprimé... Les jours d'élection, les
frontières entre les états sont bouclées. Cela je m'y attendais quand même
un peu... Reste donc celui de 15h00, que m'ont recommandé bon nombre de gens...
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15h00...
Il doit être en retard... 15h30... Le doute s'installe... s'il n'y était pas déjà
avant... Le bus mettant 4 heures pour rejoindre Sattna où je dois prendre mon
train à 20h10, mon départ risque maintenant d'être compromis. Bien entendu on
me propose de rejoindre Sattna en taxi, mais pour 1 000 Rs !... Je rigole et
propose 100 Rs au chauffeur, le prix du trajet en bus étant de 90 Rs !... C'est
le chauffeur qui rigole à son tour mais il n'insiste pas et s'éloigne. On
me propose alors une autre solution : aller en auto-rickshaw jusqu'à un village
situé sur un axe routier où il serait alors facile de trouver un autre bus
pour Sattna... Ai-je le choix ?... A l'idée de passer un jour de plus ici, je
me décide à tenter ma chance de cette façon... 4 autres personnes attendent également le bus... Des Indiens... Je leur propose de se joindre à moi... 2 refusent tout net... Ils veulent payer 5 Rs le trajet en auto-rikshaw jusqu'au dit-village alors que le chauffeur en réclame 10... Un couple d'une soixantaine d'années se joint à moi dans cette nouvelle aventure !... |
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Mais eux essaient de retourner chez eux à Patna, dans le Bihar, soit
encore beaucoup plus loin que Varanasi, ma destination, et ils n'ont pas encore
de billet de train, du moins pas de réservation.
A
mi-chemin du village, le conducteur du rickshaw reçoit un coup de fil sur son
portable. Il s'arrête sur le côté de la route, coupe son moteur et se tourne
vers moi. Comme on me l'a déjà expliqué 3 fois, je sais que des taxis
viennent de Sattna pour amener des touristes à Khajuraho, et pour ne pas faire
le retour à vide font baisser les prix... Quand on sait que la plupart des
taxis font déjà payer systématiquement l'aller-retour à leurs clients, cela
peut encore prêter à sourire !... Cette fois, il me demande 500 Rs... Ma
foi... 500 Rs, c'est l'assurance d'arriver à temps pour prendre mon train... Je
jette un coup d'œil sur le couple d'Indiens... Et eux, que deviendraient-ils
?... Je refuse donc tout net, insistant même pour qu'il nous amène sans plus
attendre dans son fameux bled. L'Indienne me sourit sympathiquement.
Quelques
minutes plus tard, on parvient enfin dans le village... Mais il n'y a
apparemment ici pas plus de bus qu'à Khajuraho... Mais il y a des jeeps
visiblement sur le point de partir, mais dans ce cas, cela signifie de voyager
à 15 au moins dans un véhicule prévu pour 6 à 8 personnes. Je suis le couple
d'Indiens dans une "salle d'attente". Elle me fait comprendre qu'avec
les jeeps, on pourrait rejoindre Patta, puis Sattna... Son mari part en
reconnaissance. J'espère qu'il nous trouvera quelque chose de sympa sous peu.
J'ai un train à prendre et puis surtout, la salle d'attente doit être située
tout à proximité des urinoirs publics !...
Alors
que je commence à me demander s'il ne vaut pas mieux après tout subir une ou
deux journées de plus à Khajuraho, voire me résigner à passer une nuit à
Sattna ou ailleurs, mais de toute façon à rater mon train, notre chauffeur de
rickshaw revient nous voir. Un nouveau chauffeur de taxi est arrivé et se
propose de nous emmener tous les trois pour 100 Rs par personne. L'Indienne
acquiesse... Pour moi c'est parfait également !... Nouveau coup de fil... 10
minutes plus tard, le taxi arrive. Une petite voiture 4 places. Je m'installe
devant... On finit par démarrer après une rapide altercation avec la maffia
locale des loueurs de jeeps qui ne voit pas d'un bon oeil leurs éventuels
clients disparaître aussi facilement...
On
parcourt la centaine de kilomètres qui nous sépare de Sattna en moins de 2
heures... On traverse pour ce faire une réserve de tigres au niveau d'une
colline rocheuse... C'est très sec... Et dans la plaine, le paysage ne vaut guère
mieux... Seule la traversée des villages vient rompre la monotonie des champs
en friches et des maigres arbustes isolés. J'en profite néanmoins, ce n'est
pas tous les jours que je voyage confortablement en voiture !...
18h30...
Le taxi nous dépose à la gare de Sattna !...
Bon...
Finalement, ça c'est plutôt bien passé !... Et je suis même carrément en
avance pour prendre mon train !... Tout va donc pour le mieux... Le couple
d'Indiens disparaît dans la gare sitôt payé son dû... Ou sans attendre les
parasites du coin qui ne tardent pas à venir voir si j'ai besoin de quelque
chose... Je ne m'attarde pas non plus, les laissant se questionner sur la
situation géographique - et économique !... - de la Slovénie !...
Parvenu
dans la gare, quai numéro 1, j'achète une bouteille d'eau et des biscuits
chocolatés... et en profite pour demander aux vendeurs sur quel quai mon train
est-il censé arriver. Comme d'habitude, je ne tarde pas à demander
confirmation un peu plus loin avant de m'engager sur les passerelles qui passent
au dessus des voies et permettent d'accéder aux autres quais. Et je dois
vraisemblablement en changer... Il arriverait voie 2 ou 3... Donc sur le quai
2...
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20h10...
Quai 2... Voie 3... Un train vient juste d'arriver. Le Mumbay - Varanasi -
Mumbay... Certes, ce train semble donc bien allé à Varanasi, certes, il est à
l'heure prévue pour mon départ, mais ni le numéro, ni le nom ne sont bons...
A mon grand désespoir... A nouveau le choix est cornélien !... Et je n'ai que
quelques minutes pour me décider. Si je monte dans le train et que ce n'est pas
le bon, je risque d'une part une amende, et surtout de voyager dans des
conditions pittoresques... L'autre solution consiste à croire que ce n'est pas
mon train et à patienter avec les moustiques sur le quai... Bon... Je sais par
ailleurs qu'il est bien rare qu'un train soit ponctuel... Surtout s'il arrive de
Mumbay !... Je reste sur le quai... Et puis après en avoir fini avec les Lépreux
de Calcutta, j'ai commencé un nouveau pavé... Les trains défilent... J'essaie
toujours d'y trouver le mien... Mais pas de 7091... 21H00... Quel soulagement en apercevant ce numéro sur un wagon du train qui déboule sur la voie 2 !... En quelques secondes je parviens, non sans mal, à me hisser dans le wagon S6... Comme je pouvais m'y attendre, toutes les couchettes sont néanmoins déjà occupées... |
Je repère le siège 9, en face du premier
compartiment... Et j'invite bien entendu le squatteur à déménager...
Malheureusement, je ne m'en suis pas pris au bon Indien... Les couchettes et les
sièges ne correspondent pas toujours... En attendant, toujours chargé de mes
sacs, j'obstrue bien entendu le passage, au grand désarroi des vendeurs de tchaï...
On repère enfin ma couchette... Je finis par évacuer gentiment celui qui
occupait illégalement ma couchette, et qui n'avait bien entendu pas bougé !...
Et m'installe enfin...
21h10...
Quelques secondes après le départ, un contrôleur débarque avec le listing
informatique. Il me demande tout de suite mon billet... coche sa feuille et s'en
va contrôler d'autres passagers... Tout va bien...
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