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Chapitre 1/1 : De Delhi à Varanasi...
10/04/09 - 11/04/09
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DELHI
Vendredi 10/04/2009 - Delhi
C’est
mon anniversaire… J’ai donc eu la bonne idée de commencer en ce jour ce nouveau périple en Inde du nord… Le sixième en dix ans…
…
11h00
du matin… Je viens de m’installer dans la chambre qui me servira de refuge
au cours de mon bref séjour à la capitale. J’ai atterri en Inde il y a un
plus d’une heure, après un long voyage, via Dubaï.
Sitôt
un pied hors de l’avion, la senteur de l’Inde se fait omniprésente. Une
odeur bien particulière à laquelle je ne ferai même plus attention après
seulement quelques minutes. Mais cela a eu le mérite de me redonner le sourire
après un voyage éprouvant.
Il
fait beau. Et chaud !… L’aéroport est calme ce matin. En moins d’une
demi-heure, je fais tamponner mon passeport, je récupère mon sac à dos et
j’achète un ticket de taxi prépayé (250 Rs) pour me rendre à Pahar Ganj,
le quartier animé où bon nombre de voyageurs se retrouvent quand ils sont de
passage à Delhi.
Pahar
Ganj est situé à une vingtaine de kilomètres de l’aéroport. Le chantier du
futur métro aérien qui reliera l’aéroport à la ville longe la route d’un
côté ou de l’autre. Difficile de dire combien de temps il faudra aux Indiens
pour en venir à bout, mais a priori, le chantier est déjà bien avancé. Idéalement
situé, Pahar Ganj consiste en une longue rue, plus ou moins étroite, où sont
concentrés de très nombreux hôtels, restaurants, cybercafés et commerces et
on y trouve facilement de tout… Ce que j’apprécie plus particulièrement,
c’est la proximité de la gare, juste au bout de l’artère principale, et
depuis peu, à l’autre extrémité, on trouve maintenant une station de métro,
très pratique pour rallier les autres quartiers de la ville. |
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…
Je
passe une bonne partie de ce jour à essayer de récupérer un peu de sommeil…
Je finis par pointer mon nez dehors en milieu de journée… Je descends la
rue… Rien n’a changé… si ce n’est mon regard… Bien que peu de
voitures n’osent s’aventurer ici, il n'est néanmoins pas facile de déambuler
ici. Les vélos, cyclos, rickshaws et autres charrettes se croisent aux rythmes
des coups de sonnettes et autres mises en garde afin d’éviter les nombreux
badauds. Les touristes ne me semblent pas très nombreux en cette période, mais
Pahar Ganj n’en demeure pas moins toujours aussi animé.
Je
m’arrête au coin d’une ruelle afin de déguster mon premier tchai. C’est
toujours chez ces petits vendeurs de rue que le tchai est le meilleur, et puis
bien souvent, c’est l’occasion d’échanger quelques mots avec les locaux.
Je me rends ensuite directement dans un cybercafé. La connexion est bonne et
j’en profite pour envoyer quelques messages, juste histoire de dire que je
suis bien arrivé… Puis je me promène dans le quartier. A trois reprises je
me fais aborder par les « parasites » locaux. A chaque fois le
discours est le même. Après l’échange rituel des banalités (de quel pays
on vient, depuis combien de temps on est là, et si c’est la première
fois…), ils finissent tous par me vanter les mérites des house-boat du
Cachemire. J’imagine que les touristes ne se battent pas pour se rendre dans
cette région de l’extrême nord-ouest. Heureusement, il me suffit de leur
dire que je suis en Inde pour la sixième fois et « ils » me lâchent
pour aller brancher une autre proie !… Pour les autres sollicitations, je
ne m’arrête même plus quand on m’appelle, me contentant de répondre en
leur adressant mon meilleur sourire !…
Je
finis la journée sur une terrasse qui domine la rue. En cette période de
l’année, le ciel est bleu et la pollution pas trop visible… c’est
d’ailleurs la première fois que je me retrouve en Inde pour la « belle »
saison… De nombreux aigles pêcheurs survolent la ville. Mais je ne verrai
qu’un seul cerf-volant au-dessus des toits…
Je
commande mon premier thali végétarien du séjour… Un plat unique composé de
diverses préparations accompagné de chapatis et d’une bière… Après tout
c’est mon anniversaire, c’est l’occasion !… Le thali se compose de
riz, de lentilles, de légumes en sauce (pomme de terre, chou-fleur, petits
pois…), d’une salade composée de légumes frais (tomates, concombres,
carottes, chou) et de yaourt. Le tout pour 200 roupies, soit un peu plus de 3
euros. Mais la bière a elle seule coûte plus de 100 RS...
En
attendant d’être servi, j’attaque la lecture de la célèbre « cité
de la joie » de Dominique Lapierre. Je l’ai déjà lu il y a 15 ans,
mais j’étais alors en Thaïlande et je n’avais encore pas mis les pieds en
Inde !… Le relire ici sera plus à propos…
…
Vers
18h30, le soleil se couche et la nuit tombe alors très vite… Je rentre à
l’hôtel tranquillement après avoir tiré 20 000 roupies à un distributeur
automatique… Le taux de change est actuellement de 65 roupies pour 1 euro…
…
Samedi
11/04/2009 – Delhi
Première
nuit indienne… Mon horloge interne semble bien chamboulée… Je n’arrive
que difficilement à trouver le sommeil… Lorsque je me réveille, il est plus
de 9 heures… Un vacarme infernal règne dans la ruelle juste derrière ma
chambre… C’est le groupe électrogène de l’hôtel…
Un
peu plus tard, je pars en quête de mon petit déjeuner… Je me dirige dans un
petit resto que je connais bien. Au menu omelette (avec tomate et fromage), pain
perdu avec du miel et bien entendu un tchai… Sans oublier la bouteille
d’eau…
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Mon
estomac satisfait, il ne me reste plus qu’à organiser le début du trajet.
Aucune raison de m’éterniser ici. Je descends donc Pahar Ganj en direction de
la gare. On y trouve au premier étage un espace réservé aux étrangers.
J’ai la bonne surprise de constater qu’il n’y a pas grand monde, ce qui me
change de mes précédentes visites !… Je récupère le document à
remplir… Nom, âge, sexe, numéro de passeport… Il est recommandé de connaître
également le numéro du train selon sa destination, surtout s’il y a du
monde… Aujourd’hui, c’est tranquille, alors je me dirige avec le sourire
vers un guichet libre… Pas de souci, le sympathique guichetier prend le temps
de me renseigner… Je partirai demain à 10h20 par le Jhelum Express… Arrivée
à Gwalior à 15h33… Si tout va bien !… Plus de 5 heures pour parcourir
313 kilomètres, ce train n’a d’express que le nom… Le billet en classe économique
(sans air-conditionné !) coûte 151 Rs… |
Billet
en poche, je retourne me perdre dans Pahar Ganj… A proximité de la gare, on
trouve les marchands de fruits et légumes. C’est aussi là que nous attendent
bon nombre de rickshaws. Puis, dans la rue proprement dite, on trouve tout plein
de boutiques vendant des sacs de voyage et des vêtements. Cette première
partie de la rue s’adresse plus particulièrement aux touristes Indiens. On y
trouve également quelques marchands munis de charrettes proposant des jouets,
des lunettes de soleil, à manger ou à boire, ou encore des chaînes et des
cadenas en prévision des voyages en train. Sur 500 mètres environ, jusqu’au
carrefour, des centaines de boutiques officielles ont pignon sur rue. On trouve
de tout, du mouchoir à la télévision en passant par l’aspirine et les
chaussures, mais ce sont toujours les boutiques de vêtements qui sont les plus
nombreuses.
On
arrive enfin à un croisement important. Sur la gauche, on trouve les marchands
de fruits et légumes, vendant leurs mangues et leurs bananes à même la rue.
Certains sont munis de charrettes, mais la plupart se sont installés à même
le sol, sur un bout de tissu étalé. En continuant tout droit, la rue se rétrécit et on pénètre dans le quartier pour touristes. Des hôtels et des restaurants, il y en a des dizaines… C’est aussi là que l’on trouve de nombreux magasins concentrant tous les souvenirs que l’on aurait oublié d’acheter en cours de route… Vêtements, chaussures, bijoux, sculptures, encens… La plupart des marchands sont installés dehors et interpellent les passants… Sans compter les rabatteurs qui n’hésitent pas à vous accompagner jusqu’à leurs boutiques, sous couvert d’une « sympathique » conversation… Et puis il y a tous les jeunes vendeurs à la sauvette, proposant des tambours, des éventails en plume de paon, des mouchoirs ou même des serpents articulés en bois… |
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Parmi les mendiants, je reconnais une petite
vieille à qui j’ai bien dû donner plus d’une centaine de roupies au cours
de mes séjours ici… Elle m’adresse un grand sourire en me tendant la main.
Je doute cependant qu’elle ne m’est reconnue. Je doute aussi de sa réelle
« pauvreté » !… Mais je me déleste avec plaisir des
quelques pièces qui viennent rapidement alourdir mes poches…
Il
n’est bien entendu pas question pour moi d’acheter quoi que ce soit
aujourd’hui… Je retourne donc à l’hôtel. Il fait maintenant très
chaud… Une petite sieste s’impose…
…
Tout
comme hier, je retourne en fin de journée me promener dans les ruelles
adjacentes du quartier. Là encore, ça grouille de vie… Commerces et services
en tout genre se succèdent tout au long des rez-de-chaussée. Ici le quartier
des coiffeurs, plus loin les librairies papeteries, là les droguistes et un peu
loin les vendeurs de pâtisseries locales. Dans ces ruelles ombragées, c’est
le défilé permanent et on s’imagine facilement au milieu d’une véritable
fourmilière humaine…
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