C'est une visite inattendue qui pourrait marquer l'histoire des relations entre l'Inde et le Pakistan. Narendra Modi, premier ministre indien, s'est rendu ce vendredi au Pakistan pour rencontrer son homologue Nawaz Sharif. Revenant d'Afghanistan, le chef du gouvernement indien a fait une halte à Lahore.
Cette visite est inédite, la première depuis plus de 10 ans. Car les tensions sont vives entre les deux voisins qui se disputent notamment le Cachemire, une région himalayenne située à la frontière. Cette visite marque-t-elle une réelle avancée ou n'est-elle qu'un petit pas vers le dégel.. difficile de le dire au vu des réactions mitigées au Pakistan et en Inde. L'opposition indienne a jugé "irresponsable" cette visite décidée à la dernière minute. Cette rencontre intervient quelques semaines après l'annonce de la reprise de pourparlers de paix entre les deux pays qui détiennent l'arme nucléaire. Des négociations interrompues en 2008 suite aux attentats islamistes de Mumbay, fomentés par un groupe basé au Pakistan.
Des échanges de tirs entre les armées indiennes et pakistanaises ont fait dix morts et quarante-six blessés vendredi à la frontière des deux puissances nucléaires rivales, ont annoncé des responsables.
Des dizaines de blessés
Six civils pakistanais ont perdu la vie près de la ville de Sialkot, au Pendjab, et quatre villageois indiens ont été tués dans la portion du Cachemire administrée par l'Inde, selon les bilans fournis par des responsables militaires des deux pays. L'armée pakistanaise a indiqué dans un communiqué que quarante-six personnes dont une vingtaine de femmes ont été blessés par l'armée indienne survenus dans la nuit. Comme è l'habitude, chaque pays a accusé l'autre d'avoir commencé les affrontements qui se poursuivaient vendredi matin, selon un responsable militaire pakistanais s'exprimant sous couvert d'anonymat. Nés de la partition de l'empire britannique des Indes en août 1947, l'Inde et le Pakistan se sont livré trois guerres depuis, dont deux pour le contrôle de la région stratégique du Cachemire. Un cessez-le-feu signé par les deux pays en 2003 tient toujours mais les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.
Des tensions persistantes
Après des mois d'impasse, le Premier ministre indien Narendra Modi et son homologue pakistanais Nawaz Sharif avaient repris les discussions en juillet dernier à l'occasion d'une visite en Russie. Mais cette entrevue a depuis été suivie par des échanges de tirs meurtriers entre les armées des deux pays le long de la Ligne de Contrôle (LoC), frontière séparant de facto les deux pays au Cachemire, et dans une portion de la province pakistanaise du Pendjab.
New Delhi (AFP) - Un groupe d'islamistes présumés a attaqué tôt samedi une importante base aérienne de l'armée indienne près de la frontière pakistanaise, où la fusillade se poursuivait près de huit heures après, malgré la mort d'au moins deux assaillants. Au moins quatre hommes armés, soupçonnés d'appartenir au groupe islamiste Jaish-e-Mohammed basé au Pakistan et vêtus d'uniformes de l'armée indienne, ont infiltré la base aérienne de Pathankot, dans l'Etat du Pendjab (nord-ouest de l'Inde), vers 03H30 (22H00 GMT), selon des responsables sécuritaires.
Cette base revêt une importance stratégique car elle abrite des dizaines d'avions de combat et est située à environ 50 km seulement de la frontière pakistanaise.
Des tirs ètaient encore entendus à 05H45 GMT alors que la police fouillaient méticuleusement les lieux à la recherche d'assaillants, selon les chaînes de télévision.
"Nous voulons la paix mais si les terroristes mènent des attaques sur le sol indien nous répondrons de manière appropriée", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Rajnat Singh, à la télévision.
L'Inde accuse régulièrement l'armée pakistanaise d'effectuer des tirs de couverture pour les rebelles qui infiltrent la frontière et organisent ensuite des attaques dans le Cachemire indien, où ils visent souvent la police locale.
New Delhi avait suspendu toute discussion avec le Pakistan après l'attaque de la ville de Bombay par des islamistes armés en novembre 2008, qui avaient tué 166 personnes. L'enquête avait établi que l'opération avait été planifiée au Pakistan.
Les deux pays avaient relancé un processus de paix en 2011, mais les tensions ont atteint des sommets ces deux dernières années. Des bombardements transfrontaliers dans le Cachemire ont fait des dizaines de morts depuis l'an dernier.
Depuis la visite de M. Modi au Pakistan la semaine dernière, les deux pays ont décidé de lancer un dialogue visant à résoudre les problèmes en suspens. Des rencontres bilatérales à haut niveau sont prévues courant janvier à Islamabad.
... L'Inde s'excuse. Quinze jours après avoir malencontreusement censuré le site du Dauphiné libéré, classé à tort comme pornographique, New Delhi a présenté "ses regrets et ses excuses" au journal régional. "Aucune explication ne nous a été donnée sur les motivations de cette censure", explique le quotidien sur son site internet. Il rappelle les faits : "Le mardi 4 août dernier, notre site a été la cible du gouvernement indien qui a décrété que nous étions un site à caractère pornographique au même titre que 856 autres sites dans le monde placés dans la même situation. Et notre site (le seul en France à subir cette censure) a été fermé dans ce pays."
"Quelques jours plus tard, poursuit le journal, nous avons reçu un nouveau courrier de l'ambassade de l'Inde, qui, cette fois, dit ses regrets et nous présente toutes ses excuses, sans pour autant expliquer le pourquoi de cette situation, déclarant simplement qu'il s'agissait d'une erreur et que cela avait été décidé par inadvertance. Et que notre site avait été aussitôt rétabli."
857 adresses contraires à "la décence" censurées
Le document de 17 pages, émis par le ministère de la Communication indien et qui a fuité sur internet, recensait le 4 août 857 adresses jugées contraires à la "décence" et à la "moralité". Il invitait les fournisseurs d'accès à internet du pays à en filtrer l'accès.
Dans cette liste, que francetv info avait pu consulter, le site du quotidien des Alpes se trouvait en 134e position, entre deux sites de streaming réellement à caractère pornographique. Comme l'écrivait alors Le Monde, "la présence d'un site d'informations français dans la liste risque de décrédibiliser l'assaut lancé par le Premier ministre indien, Narendra Modi, contre la pornographie en ligne".
Cette initiative était, de toute manière, déjà très critiquée. Sur Twitter, l'ancien ministre des Télécommunications a évoqué une "prise d'otage des libertés individuelles", tandis que l'éditorialiste Chetan Bhagat, suivi par 5,38 millions d'internautes, juge la mesure "impossible à mettre en œuvre" et "pas très maligne" .
Une bousculade lors d'un pèlerinage religieux a fait au moins 11 morts et un vingtaine de blessés dans l'est de l'Inde devant un temple hindou où attendaient jusqu'à 150.000 personnes. Le drame est survenu sur le site religieux de Baidyanath Jyotirlinga, lorsque le bruit a commencé à se répandre que les portes du temple s'ouvraient. Des pèlerins qui dormaient dans la file d'attente longue de plusieurs kilomètres ont été piétinés par d'autres qui sont précipités vers l'avant, après les premières prières, aux environs de 04h du matin selon un officier de police. Les participants s'étaient rassemblés avant l'aube en prévision de la journée de lundi, considérée comme une date de bon augure pour se rendre sur le site. "Beaucoup de pèlerins ont tenté de remonter la file d'attente en courant, ce qui a provoqué le chaos, et alors que les gens tombaient, certains ont été piétinés", a déclaré ce même policier. Les bousculades lors de festivals religieux en Inde sont relativement fréquentes. Les policiers et volontaires mobilisés pour assurer la sécurité se retrouvant rapidement débordés par le nombre de participants. En juillet, 27 personnes avaient trouvé la mort dans une bousculade sur les bords d'une rivière sacrée dans le sud de l'Inde, la rivière Godavari, où des milliers de personnes prenaient un bain rituel.
En décembre 2012, l'affaire avait scandalisé le pays. Une étudiante en médecine était morte, après avoir été agressée et violée par six hommes dans un bus à New Delhi. Le plus jeune des auteurs de ce viol collectif a été libéré, dimanche 20 décembre, la justice ayant refusé de prolonger sa peine de trois ans de prison. Mineur au moment des faits, le jeune homme ''a pour le moment été confié à une ONG'', a déclaré l'un de ses avocats.
Emblématique des violences faites aux femmes en toute impunité en Inde, cette agression avait choqué le pays. Le 16 décembre 2012, après être montée dans un autobus, la jeune femme avait été attaquée par six hommes qui l'avaient emmenée au fond du véhicule pour la violer à plusieurs reprises et l'agresser sexuellement avec une barre de fer rouillée. Son compagnon et elle avaient ensuite été jetés du véhicule et laissés pour morts sur la route. La jeune femme était décédée deux semaines plus tard. Quatre des auteurs de l'agression ont été condamnés à mort et le cinquième s'est pendu en prison.
Manifestation à New Delhi contre cette libération
Le plus jeune, bien que décrit comme violent par la police, n'avait écopé que de trois ans de prison, la peine maximale prévue par la loi pour un mineur. Après sa libération, une association de protection des femmes a saisi la Cour suprême, qui examinera lundi sa plainte. Plus d'une centaine de personnes, dont la famille de la victime, ont manifesté dimanche dans la capitale indienne pour dénoncer la libération de l'agresseur.
En mars, le documentaire India's Daughter, retraçant cette affaire, a été interdit par un tribunal indien en raison de propos tenus par l'un des condamnés à mort dans ce viol collectif. Une interdiction qui avait soulevé une vague de critiques, dans un pays où les violences faites aux femmes restent très présentes.
... Le conseil du village veut déshonorer leur famille. Menakhsi Kumari, 23 ans, et sa petite sœr de 15 ans ont été condamnées le 31 juillet à être violées et exhibées nues dans leur village, au nord de l'Inde, rapporte Amnesty International. Les deux jeunes filles se sont enfuies et ont demandé protection à la cour suprême d'Inde, le 20 août dernier, selon le magazine Time (en anglais).
Une pétition en ligne récolte 85 000 signatures
Cette sentence a été prononcée après le départ de leur grand frère, Ravi, qui s'est enfui avec une jeune femme mariée appartenant à une caste supérieure, selon Slate. Ravi Kumari est issu de la plus basse caste indienne, celle des Intouchables. Sa compagne fait en revanche partie des Jasts, largement représentés au sein du conseil du village qui a décidé de punir la famille et de piller leur maison.
Amnesty International a lancé une pétition demandant aux autorités indiennes d'accorder leur protection aux deux jeunes filles. L'ONG qualifie la sentence qui pèse contre elles de "punition abominable et injuste". La pétition en ligne avait recueilli plus de 85 000 signatures, samedi.
... Ils étaient près d'un demi-million à manifester mardi et mercredi à Ahmedabad, la première ville du Gujarat, un État prospère de l'ouest de l'Inde. Les Patels, ou Patidars, une caste de propriétaires terriens ayant fini par accéder à la classe dirigeante, s'insurgent depuis des années contre la ségrégation positive qui permet aux castes inférieures et aux intouchables d'obtenir un certain nombre de postes dans l'armée, l'administration et les universités. Désormais, les Patels, qui représentent 14 è 20 % de la population du Gujarat soit plus de 30 millions d'habitants, demandent à intégrer ces quotas pour pouvoir trouver plus facilement du travail.
Mais le mouvement de protestation a fini par dégénérer et au moins dix personnes ont trouvé la mort à travers les émeutes qui ont secoué le Gujarat entre mardi et mercredi. Cinq personnes sont mortes dans la ville d'Ahmedabad, tandis qu'une centaine de bus, de voitures et de postes de police ont été incendiés. Les forces de l'ordre ont ouvert le feu dans les districts de Banaskantha et Mehsana où en tout trois personnes sont tombées sous les balles, rapporte The Time of India. Le site du quotidien fait également état d'un agent de police tué è Surate, deuxième ville du Gujarat et centre du négoce de diamants en Inde. En outre, la justice aurait aussi demandé un rapport sur l'attitude de la police durant les émeutes.
Le leader du mouvement, Hardik Patel, tout juste âgé de 22 ans et encore inconnu il y a quelques mois, a été arrêté mardi, puis rapidement relâché alors que les manifestations tournaient à la révolte. Plus tôt dans la journée, il avait déclaré aux médias indiens: "Le gouvernement doit modifier la constitution pour nous fournir des places réservées aux classes défavorisées [...] Nos demandes sont bonnes pour l'avenir de notre jeunesse et le pays." Mercredi, le premier ministre indien Narendra Modi, qui a lui-même été à la tête du Gujarat de 2001 à 2014, a appelé lors d'une intervention télévisée à une résolution pacifique du conflit. En attendant, les écoles ont été fermées, un couvre-feu a été instauré et l'armée organise des patrouilles à travers la province.
La politique des castes
Cette région de l'Inde n'avait plus connu de telles violences depuis 2002 où des émeutes de nature religieuse avaient fait plus de 1000 morts, principalement des musulmans. "Les manifestations autour de la question des castes sont une véritable nouveauté au Gujarat", explique Mireille Boisson, responsable Asie du sud-est pour Amnesty International. "Les précédents en matière de discrimination sont toujours passés par les tribunaux, jamais par la rue", note-t-elle. "Néanmoins, ce n'est pas un hasard si les choses éclatent maintenant. Nous sommes à quelques jours de la rentrée universitaire, et il y a certainement beaucoup de jeunes Patels qui n'ont pas pu trouver de places."
Au Gujarat, les Patels forment une classe moyenne supérieure qui subit les effets du ralentissement de l'économie indienne. "Ils souffrent d'un sentiment de déclassement, et ne sont pas prêts à se salir les mains. Beaucoup d'entre eux sont des diamantaires et refusent de se tourner vers les emplois manuels que l'on trouve sur le marché du travail", analyse Mireille Boisson. En conséquence, le système des "réservations de poste", qui, depuis les années 1960, accorde des places aux défavorisés, leur apparaît comme la cause première de leur paupérisation.
À travers les manifestations, c'est aussi la politique économique de Modi que les Patels sanctionnent. "Ils l'ont largement soutenu, et aujourd'hui il y a peut-être un sentiment de trahison. En tout cas, la question des quotas est bloquée dans la mesure où la Cour suprême indienne a déjà fait savoir qu'ils ne pouvaient pas concerner plus de 50 % des postes. Si l'on veut y inclure les Patels, il faudrait faire sortir des quotas d'autres minorités, ce qui n'est pas vraiment pensable", explique Mireille Boisson.
Devant la fermeté du gouvernement, le jeune Hardik Patel a fait savoir son intention d'étendre le mouvement à l'ensemble du territoire, tout en soulignant la nature apolitique de ses revendications. "J'imagine mal une coordination nationale autrement qu'à travers un parti politique, relève cependant Mireille Boisson. Le Parti du Congrès, battu aux dernières élections et traditionnellement du côté des classes favorisées, pourrait sauter sur l'occasion pour retrouver le devant de la scène."
Au moins un demi-million de manifestants de la communauté Patidar, l'une des castes les plus riches de l'Etat du Gujarat (ouest de l'Inde), ont paralysé, mardi 25 août, la grande ville d'Ahmedabad pour réclamer l'accès aux quotas réservés aux classes inférieures.
Les Patidars - également appelés Patels - sont une caste de fermiers et de marchands qui représente quelque 12 % de la population du Gujarat. Ils affirment avoir des difficultés à obtenir des emplois ou des places à l'université en raison de la discrimination positive qui favorise les personnes de plus basse extraction, et réclament à leur tour de bénéficier de quotas en étant inscrits parmi les " autres castes arriérées ".
Défavorisés par rapport aux " intouchables " ?
" Les gens de la communauté Patel ne trouvent pas d'emploi, même s'ils ont des diplômes ", a déclaré le leader des manifestants Hardik Patel, citant en exemple l'université où " un étudiant d'une catégorie protégée avec des notes basses est admis, mais un Patel ne l'est pas alors que ses notes sont meilleures ".
L'Inde réserve une proportion d'emplois publics et de places en université aux dalits (" intouchables ", non classés dans le système des castes) et autres basses castes, souvent marginalisées. Mais ce système de quotas crée une frustration au sein des autres castes qui n'en bénéficient pas, à l'instar des Patidars, et qui réclament de pouvoir elles aussi profiter de ces privilèges. " Les quotas sont notre droit ", a déclaré à l'AFP Kantibhai Patel, un manifestant coiffé d'une toque portant l'inscription " Je suis Patidar ". " Nous l'obtiendrons par la force si nécessaire ", a-t-il ajouté.
Déployée en nombre, la police a rapporté plusieurs violents incidents durant le rassemblement monstre suite à l'arrestation de leur meneur Hardik Patel. Au moins quatre bus ont été incendiés par la foule. Le leader a par la suite été relâché sous caution.
Les autorités provinciales ont déjà rejeté la demande des Patidars mais leur mobilisation a gagné en ampleur ces dernières semaines. L'Etat du Gujarat est la province de naissance du premier ministre indien actuel, le nationaliste hindou Narendra Modi, qui l'a dirigé de 2001 à 2014.
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